22.03.2025 de 15h à minuit événements de clôture du Cosmogramme 2# et fête de Printemps Newroz

15h-17h30 Atelier marque-page pour la Palestine avec Muriel Modr (tous publics)
Invitation pour une correspondance vers les enfants de La Bande de Gaza et l’artiste Raed Issa en Palestine.
Créer des marques-pages, glissés dans un livre pour mémoire, c’est aussi la forme légère la plus économe. C’est aussi comme une échappée sur la table une carte géo et des poèmes.
Les fonds de café peinture sont les bienvenus.
Collages dessins peintures et autres empreintes.

18h Performance de Sabrina Da Silva Medeiros

18h45 FTOUR assiette sur place à l’heure de la rupture du jeûne

20h Une traversée avec Dénètem Touam Bona : En quête de territoires chimériques (parole, sons, images)

La frontière entre le Mexique et les États-Unis es una herrida abierta  [une blessure ouverte] où le Tiers-Monde s’écorche et saigne au contact du premier. Et avant qu’une croûte se forme, l’hémorragie reprend et le sang vital des deux mondes se mélange pour former un troisième pays – une culture de la frontière. (…) Une terre frontalière est un lieu vague et indéterminé formé à partir du résidu sensible que laisse une limite contre-nature. (…) Ceux qui l’habitent sont les prohibés, les bannis. Ici vivent los atravesados : les gens louches, les pervers, les queers, les pénibles, les métis, les mulâtres, les sang-mêlé, les demi-morts (…).
(Gloria Anzaldua, Terres frontalières. La Frontera. La nouvelle mestiza)

Comme Gloria Anzaldua, je ne peux dissocier la figure de la « métisse » de la schize douloureuse qui lui donne sens. C’est à partir de cette violence, à partir de cette tension extrême entre des pôles asymétriques que j’écris : je me tords comme un serpent ou comme une liane, profitant du moindre interstice pour m’extirper hors de cet absurde reality show en noir et blanc, prenant appui sur les accidents des terrains que je parcours, puisant dans tous les matériaux possibles et imaginables, recourant aux formes les plus diverses. Tout mon travail sur le marronnage – les arts de la fugue des esclavisé·es – vise à échapper à l’appareil de capture de la « race » et au piège des identités fossilisées.
La nouvelle « mestiza » qu’appelle de ses vœux Anzaldua, c’est la reprise d’une figure coloniale mais à la lumière de la cosmologie aztèque et des féminismes noir et chicana. La mestiza est une entité fondamentalement « tordue » (ou queer), car c’est par une torsion créatrice qu’elle convertit la contradiction vécue (le déchirement entre les univers opposés) en force subversive. Je partage avec cette autrice fabuleuse une même pensée mestiza de l’enchevêtrement et de la torsion que j’ai tenté de mettre en œuvre, avec 8 artistes conjuré.es et toute l’équipe de la Compagnie, dans « Eloge de la submersion ». Non, ce n’est pas une exposition mais l’esquisse de territoires chimériques (des « Terres frontalières ») prêts à rugir, à mordre, à cracher du feu : une Zone d’Incertitude Offensive Noire (comme cette Bête d’Ombre chère à Anzaldua)…
Dénètem Touam Bona

21h Concert festif avec Bê Sînor, tambour et musique kurde anatolienne, fête du nouvel an perse newroz

Images : Maya Mihindou ; photo de l’installation de Sabrina Da Silva Medeiros
Reza na proa da beira do cais, crédit photo : Arina Essipowitsch ;

 

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