soirée annulée pour le 07.12.17 (et reportée l’année prochaine) Autour de la réhabilitation de l’installation D’un seuil à l’autre : rencontre avec les deux artistes, Dalila Mahjoub et Martine Derain
L’installation pérenne D’un seuil à l’autre a été présentée en 2006 pour l’ouverture du foyer du 35 rue Francis de Pressensé. A l’occasion de sa réhabilitation, les artistes reviennent parler du sens de ce projet et de son actualité.
à la compagnie, entrée libre
dans le cadre de la Biennale Histoire Mémoires Patrimoine Citoyenneté (RHIMT) – approches.fr
« Je suis chez moi dans la chambre, d’accord, mais pas dans la France, sinon je ne suis pas chez moi » dit un résident.
Nous avons enfoui dans le sas d’entrée, sur le seuil de la résidence – là où les hôtes souhaitent la bienvenue, où les choses se renversent dit un proverbe kabyle – en les laissant affleurer près de la surface, deux portes de chambre du premier foyer construit en France, « Le Parc », à Argenteuil.
Elles sont placées dans un coffrage en béton, protégées par un plancher-verre. Articulées sur l’axe de la porte de la nouvelle résidence, elles forment des angles : la première, un angle grand ouvert – nous l’appelons « porte de 1956 », grande ouverte pour un travail non qualifié. La seconde forme un angle aigu, comme entr’ouverte : nous l’appelons « porte de 1974 », date de l’arrêt de l’immigration.
Le secrétaire d’Etat aux travailleurs manuels, Lionel Stoleru, affirmait plus tard à propos de ses mesures « d’aide au retour » des travailleurs : « On ne met personne à la porte, mais on ne laisse plus la porte grande ouverte comme auparavant ».
La porte de 74 se refermant pose alors radicalement la question du « chez-soi », les travailleurs doivent « choisir » : rester ou partir. « Ni il s’en est allé ni il est resté, ni il est resté, ni il s’en est allé », chante Sliman Azzem… Deux plaques informatives (dates symboliques, origine…) sont placées sur les tranches des portes. La porte d’entrée est en verre, l’installation est perceptible depuis la rue.